France: pas de hausse généralisée du salaire des fonctionnaires

Déception des fonctionnaires en France, qui s’attendaient à l’ouverture d’une grande négociation salariale. La nouvelle ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, vient de doucher leurs espoirs en refusant une hausse généralisée de leurs salaires. Elle prône du « sur-mesure ».

Il n’y aura pas de revalorisation générale des salaires des fonctionnaires. Amélie de Montchalin, la ministre de la Fonction publique a été claire vendredi 24 juillet, douchant ainsi les espoirs qu’avaient pu avoir les syndicats des fonctionnaires.

Après les 8 milliards d’euros du Ségur de la santé pour les salaires des personnels hospitaliers, les travailleurs de la fonction publique espéraient l’ouverture d’une grande négociation salariale. Il n’y aura donc pas de dégel du point d’indice, a précisé la ministre lors de son premier « rendez-vous salarial » avec les syndicats de fonctionnaires.

À la place, elle propose ce qu’elle a appelé le « sur-mesure », avec des actions ciblées sur les bas salaires et les inégalités femmes-hommes. Elle explique ce choix par le fait que « l’augmentation du point d’indice valorise beaucoup la catégorie A et très peu la catégorie C », la moins bien dotée. La nouvelle ministre ne veut donc pas favoriser les hauts salaires au détriment des bas salaires.

Un « manque d’ambition » et une « déception immense »

Les premiers commentaires des syndicats sont très critiques. La CGT dénonce un « manque d’ambition » et Force ouvrière exprime une « déception immense ». De son côté, l’Unsa-Fonction publique se dit « déçu ». « Reconnaitre les agents publics avec des mots, c’est très important mais ça ne suffit pas. Il faut aussi que le pouvoir d’achat des agents publics puisse augmenter », estime Luc Farré, Secrétaire général de Unsa-Fonction publique. L’Insee a révélé que le salaire net moyen dans la fonction publique d’État avait baissé de 1,2% en 2018.

Newsletter
Recevez toute l’actualité internationale directement dans votre boite mail

Je m’abonne
« Il reste deux ans à Emmanuel Macron et son gouvernement pour trouver enfin la voix de la discussion, de la négociation pour augmenter les agents publics de façon réelle et significative », rajoute le syndicaliste. Mais malgré leur déception, les syndicats sont satisfaits de deux mesures adoptées par le gouvernement : l’ouverture d’une concertation sur la prise en charge de la protection sociale complémentaire par les employeurs, et le recalcul chaque année de l’indemnité qui compense la hausse de la CSG, « ce qui permettra que des agents publics perdent une nouvelle fois du pouvoir d’achat ».

Lors d’un point presse à l’issue de la réunion avec les syndicats, la ministre a souligné que « le contexte de la crise (du Covid-19) nous oblige à être efficaces et concentrés et à répondre en priorité aux questions urgentes ».

vous pourriez aussi aimer
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.