Hélène d’Almeida-Topor, historienne, spécialiste de l’histoire africaine, est décédée

Hélène d’Almeida-Topor, historienne et universitaire française, s’est éteinte samedi 1er août à l’âge de 88 ans. C’était l’une des grandes spécialistes de l’histoire africaine, en particulier du Bénin, et du Dahomey. Elle fut même la première femme professeure agrégée à fouler le sol du Bénin. Elle y était pour l’indépendance du pays qui, coïncidence, fêtait le 60e anniversaire de cette indépendance, le jour de son décès. Elle y a passé plus de dix ans de sa vie, avant de revenir enseigner en France.

Hélène d’Almeida-Topor était une femme engagée, féministe, militante anti-colonialiste… Sans doute le résultat de son histoire, comme l’explique son fils Fabrice, lui-même historien.

« Ses parents sont arrivés de Pologne dans les années 1930. C’est ce que l’on appelle des juifs étrangers. Et elle arrive à s’échapper de Paris, grâce à sa mère, la veille de la rafle du Vel d’Hiv. Et çà, ça conditionne sa vie parce qu’ensuite, elle est obsédée par les totalitarismes, par la domination coloniale et c’est pour cela qu’elle devient historienne de l’Afrique avec cette idée de lutter et de parler pour l’émancipation des peuples, contre les élites et les colonialistes ».

Hélène d’Almeida-Topor s’installe avec son mari béninois, au Bénin, pour l’indépendance. Elle y enseigne au lycée puis à l’université. Elle parvient à interviewer les dernières Amazones encore vivantes et en tirera un livre. Sa thèse, soutenue en 1987, porte aussi sur le Dahomey… Mais elle est aussi connue pour son livre-référence : L’Afrique du XXe siècle, comme le rappelle sa collègue et amie, Catherine Coquery-Vidrovitch.

« C’est un livre important parce que c’est la première fois qu’il y avait vraiment l’Histoire de l’Afrique, essentiellement subsaharienne, un manuel d’Histoire, si vous voulez, pour l’enseignement supérieur ».

Hélène d’Almeida-Topor a marqué toute une génération d’universitaires, français comme africains. Elle a d’abord été présidente, puis présidente d’honneur de la Société française d’histoire des outre-mers.

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