J’ai été mariée en 1990 et j’ai divorcé en 1995. J’ai une fille de 28 ans. Depuis, je ne me suis pas remariée. J’aimerais bien refaire ma vie, si je trouve la bonne personne

La comédienne Ndeye Khady: ils ont voulu profiter de ma vulnérabilité et de mon état de santé pour se construire une notoriété sur ma personne. Ils ont fait circuler la fameuse vidéo

On a vu une vidéo de vous il y a quelques années, vous étiez dans une assemblée qui semblait formuler des incantations pour votre guérison…

C’est vrai, c’était au plus fort de ma maladie. Je n’étais pas moi-même si vous remarquez. C’est quelqu’un qui est venu me dire qu’il y avait des gens qui soignaient l’AVC et m’a suggéré qu’on aille les voir. Lorsque j’en ai parlé à ma sœur, elle m’a dit d’y aller. Ceci étant, ils ont voulu profiter de ma vulnérabilité et de mon état de santé pour se construire une notoriété sur ma personne. Ils ont fait circuler la fameuse vidéo dans laquelle, ils me demandaient de me lever et de marcher pour faire croire que leur remède qu’ils commercialisent, est un miracle. En tout état de cause, ils ne m’ont pas soignée comme ils ont tenté de le faire croire.

Victime d’un accident vasculaire cérébral qui l’a éloignée près d’une dizaine d’années des planches, Ndèye Khady s’est récemment remise en scène. Une petite séquence à travers le téléfilm «Koorou Biddeew», qui a tenu en haleine les Sénégalais nostalgiques de son jeu. La comédienne de «Daaray Kocc» revient ici sur cette brève apparition, son probable retour dans le théâtre, sa relation avec Mor Dieng, alias «Ibra l’italien»…

Depuis bientôt 9 ans, vous avez disparu des planches suite à un Avc. Aujourd’hui, comment vous portez-vous ?

Je commencerai par rendre grâce à Dieu, à ma famille et à mon guide spirituel, Cheikh Amar Coundoul pour qui j’ai une reconnaissance énorme. J’ai fait durant le ramadan une apparition dans le sketch «Koorou Biddeew», sur sollicitation de Daro (comédienne), après avoir été clouée au lit par un accident vasculaire cérébral (Avc) pendant 9 ans. Depuis, j’étais oisive, retirée de la scène.

Comment avez-vous vécu ce retour sur les planches ?

Naturellement. La scène, c’est mon lieu de prédilection. C’est ma deuxième famille. Quand Daro m’a sollicitée, j’en ai parlé à mes grandes sœurs qui m’ont encouragée à le faire. J’étais un peu réticente au début, mais Daro et ma famille m’ont convaincue. En plus, mon amour pour les téléfilms a toujours été intact malgré la maladie. J’étais à l’aise et je n’ai eu aucun problème. Ce fut un moment de grosse émotion. Et les retours étaient vraiment positifs et réconfortants.

Gardiez-vous espoir durant votre maladie de remonter un jour sur scène ?

J’y pensais, mais je n’en étais pas pour autant sure à 100%. Je gardais toujours un espoir, aussi infime soit-il, grâce à mes fans. Je sentais que même absente, j’étais toujours dans le cœur et les pensées du public.

Cette apparition sonne-t-elle comme votre grand retour sur la scène ? Seriez-vous prête à accepter un rôle au cinéma ?

J’accepterai volontiers. Si tel est le cas, je ne pourrai que rendre grâce à Dieu. J’en serai très heureuse car l’oisiveté me pèse. Je me sens bien même si je ne suis pas totalement rétablie, car je suis encore sous traitement et je fais des séances de rééducation.

A quand remonte votre dernière apparition sur scène avant la maladie ?

(Elle réfléchit et fouille sa mémoire). Je ne me rappelle plus de l’année, mais je pense que c’était pour les téléfilms «L’arrangement» et «La racine du mal» avec Daaray Kocc.

«Réaliser que je ne pouvais plus me mouvoir toute seule a été très difficile, mais je l’ai vécu avec foi et résignation»

Combien de pièces de théâtre avez-vous à votre actif ?

Je ne me souviens pas avec exactitude. Depuis 1987, je fais du théâtre au sein de la troupe Daaray Kocc. Mon premier téléfilm a été «Un Dg peut en cacher un autre». J’ai toujours évolué au sein de cette troupe. J’ai observé une pause durant la maladie de ma mère. A son décès, je suis remontée sur scène, mais l’envie n’était plus là.

Quelle en était la raison ?

Je ne saurai le dire. Sauf qu’avec le recul, je me rends compte qu’avec son décès, elle a emporté une partie de moi. J’étais sa cadette et nous étions très fusionnelles. Aujourd’hui, elle n’est plus là, mais je ne me sens pas seule puisque mes grandes sœurs sont très présentes dans ma vie. Pour preuve, le 19 août 2011, jour où j’ai fait mon Avc, elles ont été les premières à venir à mon secours. En ce moment, je vivais seule à la cité Fadia. Je suis tombée dans ma salle de bain, mais j’ai eu la force de me traîner jusque dans la cour. C’est là où mes voisines m’ont trouvée et ont prévenu mes sœurs qui ont accouru aussitôt pour m’amener à l’hôpital. J’ai été hospitalisée dès mon admission et le diagnostic des médecins a établi que je souffrais d’Avc et d’une paralysie des membres.

C’est assez brusque. Développiez-vous des symptômes avant ?

J’avais des bourdonnements d’oreilles, des picotements dans les jambes, mais je n’en étais pas totalement consciente. Plus tard, j’ai su que c’étaient des signes d’un Avc.

Qu’avez-vous ressenti aussitôt après vous être réveillée de cette crise ?

Je n‘avais plus toute ma tête. J’étais sous assistance et on faisait tout pour moi. Au début de la maladie, quand je recevais de la visite, je passais mon temps à pleurer parce que je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. J’en étais même arrivée à penser que mes jours étaient comptés, c’est pour cela que les gens me témoignaient autant de sollicitude. Avec le temps, j’ai appris à positiver avec le soutien de mon guide spirituel, Cheikh Amar Coundoul. Aujourd’hui, ma famille me surnomme «Sans souci», car je me suis dit qu’il me fallait aller de l’avant et vivre.

Comment avez-vous vécu votre maladie ?

Comme une épreuve divine. Je l’ai vécue avec foi et résignation. Au début, il m’était difficile de l’accepter. Réaliser que je ne pouvais plus me mouvoir ou faire des choses élémentaires toute seule a été très difficile à accepter.

«Dire que j’ai été maraboutée est faux»

Vous avez vécu votre maladie dans la dignité et malgré quelques élans de solidarité, votre famille n’a jamais voulu la médiatiser…

Avec ma maladie, nous avons entendu du tout. Certains sont même allés jusqu’à dire que j’ai été maraboutée. Ce qui est faux. Je n’ai jamais tendu la main. De bonnes volontés comme la première dame m’ont appuyée comme tant d’autres, car soigner un Avc est très onéreux.

Receviez-vous le soutien de la troupe Daaray kocc ?

Oui. A l’hôpital, c’est Moustapha Diop qui m’a aidée en premier. Il est allé voir le ministre de la Femme qui lui a remis 300 000 FCfa pour que je fasse une Irm (imagerie par résonance magnétique). Tous les membres de la troupe m’ont soutenue et assistée tout au long de cette épreuve. En commençant par ma maman Seune Sène, Pape Demba Ndiaye, Tapha Diop, Marème Niang, Aby Samaké, tous sans exception. A part eux, il y a Soumboulou Bathily qui fait beaucoup pour moi et qui prend sans cesse de mes nouvelles ainsi que Bella de Thiès. Que dire des Sénégalais qui me portent en prières. C’est sans doute, ces supplications qui m’ont maintenue en vie.

A un moment, n’avez-vous pas craqué ?

Jamais. J’ai accepté stoïquement ce qui m’est arrivé. Dieu en a décidé ainsi et je n’ai aucune explication à Lui demander. Je n’ai jamais baissé les bras car je ne suis pas du genre à m’apitoyer sur mon sort. Aussi difficile soit la situation, je parviens à garder mon calme.

Vous dites que vous viviez seule au moment de votre première crise. Avez-vous été mariée ?

J’ai été mariée en 1990 et j’ai divorcé en 1995. J’ai une fille de 28 ans. Depuis, je ne me suis pas remariée.

Est-ce un choix ?

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