Khady Kane Diallo Diène rend hommage aux Professeurs de Français

En ce jour NÔTRE, le 28 novembre 2019, journée du professeur de Français permettez que je manifeste ma fierté à tous ceux qui ont un GRAND AMOUR pour cette langue et qui en ont fait un CHOIX, une spécialisation ,un moyen de sonder le contenu et le contenant, voire l’UNIVERS dans ses réalités diverses et confondues.
Étant ,assurément,une langue d’adoption ,nous l’avons rattrapée dans ses méandres et ses pièges, ses contours rugueux et parfois ses gifles déviées pour mieux la découvrir dans ce qu’elle offre de BEAU et de MERVEILLEUX, de SENSATIONNEL et de SOLENNEL.
Nous lui avons ouvert notre esprit et notre cœur pour qu’elle y grave les lettres qui la composent, nous la savourons alors , l’adorons, la câlinons pour laisser des vannes de liberté couler dans notre pensée et se réclamer consolatrices des maux.
Cette langue, d’emprunt, vit alors en nous, avec nous, pour nous, de notre art de l’enjoliver, de la dispenser , passionnés que nous sommes, pour y inscrire des marques utiles à nos apprenants qui s’y réfugient et qui espèrent recevoir avec efficacité et fascination ses meilleures sensations et ses retentissements éclatants.
Du Moyen âge au XXI siècle , la traversée de la langue a pris du TEMPS et n’a guère souffert avec le temps fulgurant ou parfois bien au ralenti.
THÉOCRITE ,RONSARD, DU BELLAY , DORAT… en sont une Bénédiction continue. Leur poésie soutenue prend son raffinement chez JEAN de LA FONTAINE dans ses leçons de la vie rimées, mettant en scène des animaux pour éduquer toute une société. Ses FABLES reprises autrement par VOLTAIRE et DIDEROT… dans la LUMIÈRE des siècles ,par le biais du roman qui donne du substrat consistant à CHATEAUBRIAND, à VICTOR HUGO et à tous ceux qui se reconnaissent dans le RÊVE et la FUITE DU TEMPS et sont, dès fois, des VOYAGEURS SPURITUELS ,loin de s’égarer.
Ce dernier, HUGO, ouvre à cette langue toutes les entrées possibles. Le roman, la nouvelle la poésie, l’essai, le drame…ne se sont pas appauvris sous ses empreintes qui l’ élisent écrivain complet.
Voilà que la MUSE inspiratrice captive, sans permission ni déplacement, THÉODORE de BANVILLE, LECONTE de LISLE, JOSE MARIA de HEREDIA… pour leur dire de s’arrêter net, là où l’écriture poétique voit juste dans la PERFECTION et le RAFFINEMENT ,ne se mêlant guère des scènes de la vie et à RIEN qui puisse assombrir sa pérennité et sa transcription du SUBLIME.
FLAUBERT, le voilà, bien permissif, qui laisse béante sa fenêtre pour épier les mœurs et les légèretés troublantes, qu’il marque d’ un sceau en peignant les travers et les débordements de l’être humain sans détour, ni masque. EMMA dans MADAME BOVARY en est une peinture insolite , un personnage sans morale, une triste illustration.
Quels écrivains défiant la SCIENCE recherchent son implication dans la vie des hommes et s’ interrogent ,sans lâcher prise, après enquête et expérimentation pour mieux servir l’humanité ?
ZOLA , MAUPASSANT, HUYSMAN ne diront pas NON parcequ’ ils associent des preuves, résultat de leur curiosité, à la littérature qu’ils restituent sans fard et dans la pureté du RÉEL.
Le Temps n’ayant pu tuer le temps d’autres révélations l’allongent, assises évidemment sur un socle robuste, pour décrier les hostilités créées par la guerre , condamner le silence divin et l’attitude arbitrale du MAÎTRE du monde devant cette sauvagerie, ce massacre humain ,cette effusion de sang, sans pareil.
Alors l’HOMME, la plus précieuse des créatures de DIEU se voit réduit au NÉANT, se considérant oublié dans ses difficultés et ses lourdeurs ponctuelles.

L’ écriture désordonnée, anticonformiste dont les lettres mélangées dans un chapeau traduisent les reflets sombres d’une époque pesante de regrets avec la guerre de 1939_45, laisse des teintes maculées de sang et presqu’île illisibles sous la plume d ‘ANDRÉ BRETON, de PAUL ELUARD, de PHILIPPE SOUPAULT… Dautres créateurs aussi sous des labels artistiques multiples manifestent, eux, sombrement leur mécontentement et l ÉCHEC de la PATRIE.
N’ont _ ils pas décrié dans leur entité ,et honteusement , les stigmates de ce désordre sans RAISON et toujours non accepté ? Oh que Si!
ALBERT CAMUS , ANTOINE de SAINT EXUPERY se déclarent, eux, EXISTER encore. Et malgré les désastres de la guerre ils prennent comme prétexte certains de leurs personnages pour signifier que la VIE est une bataille inachevée, inaccomplie. Ils balisent ainsi un socle solide à ALAIN ROBBE GRILLET, NATHALIE SARRAUTE, HUYSMAN qui avec un courage titanesque trempent leur plume dans l’encrier pour donner au roman une nouvelle dynamique bien REVOLUTIONNÉE.
L’écriture romanesque change de couleur alors et emprunte une ligne bien brisée et moins calquée sur le prototype vieillissant et dépassé.
L’ENGAGEMENT des écrivains précités, qui sont par-dessus le réel et qui œuvrent avec le SURRÉEL a influencé évidemment SENGHOR ,CÉSAIRE et d’autres revendicateurs d identité portant leurs manteaux souillés de griefs, décriant les actes et agissements maladroits du colonisateur à l’endroit de la RACE NOIRE plus que dévalorisée.
Certes d’autres vieilles ou nouvelles plumes ont marqué l’ espace littéraire mais retenons ce tableau , aussi inexhaustible soit- il,pour rendre hommage à tout enseignant de la langue française.
Cependant, nous pouvons nous interroger sur ce que nous avons réalisé ou formalisé avec les enseignés , dans ce voyage littéraire bien loin de nous débarquer .
Nous pouvons également bien réfléchir sur comment nous sommes intervenus, nous fossoyeurs de la langue française, nous potiers confirmés, nous enseignants rompus dans cette traversée du temps bien riche en idées et postures et non moins délicate.
Les réponses seront aussi nombreuses que personnelles ou confuses à la limite !
Nous, nous avons opté quand même d’agir dans le laboratoire qui relie émetteur et récepteur, sans rupture, ni désagrément quelconque, avons pris comme fil conducteur l échange et la communication, pour mieux conquérir et vaincre UNE LANGUE IMPOSÉE devenue par accident UN BEL AMOUR .
Nous rendons hommage à toutes ces générations compilées qui nous ont accordé leur confiance et que nous avons formées, nous croyons, sûrement, valablement, sans altérer la PEDAGOGIE.
Vive la langue des DIEUX et des CIEUX !
Vive l’enseignement du FRANÇAIS !
Vive les professeurs de Français du Sénégal et de l’ ASPF en particulier.
Vive la journée du Français partout dans le monde!
Madame Diéne khady Kane Diallo dans une sobre contribution salue tous ses collègues

vous pourriez aussi aimer
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.