REVUE DE PRESSE AFRIQUE À la Une: le Burkina Faso dans la tourmente terroriste

« Le Burkina Faso, pays des Hommes intègres, est en train de toucher le fond,s’exclame Le Pays à Ouagadougou. C’est le moins que l’on puisse dire avec l’attaque enregistrée, hier, à Dablo dans la région du Centre-Nord au cours de la laquelle un prêtre et cinq de ses fidèles ont été froidement assassinés après que des hommes armés, venus d’on ne sait où, se sont frauduleusement introduits dans leur église. C’est la deuxième attaque du genre, en l’espace de deux semaines, pointe le quotidien burkinabé, la première ayant été perpétrée à Silgadji, dans la région du Sahel où un pasteur et cinq de ses fidèles avaient aussi été abattus par des marchands de la mort alors même qu’ils étaient en pleine séance de prière. Il s’agit là d’un véritable tournant, soupire encore Le Pays. Les terroristes ont plus d’un tour dans leur sac. En effet, après avoir tenté de dresser les communautés les unes contre les autres, ces malfaiteurs des temps modernes cherchent à tout prix à briser la coexistence pacifique qui a longtemps existé entre chrétiens et musulmans au Burkina. »

Le ver est dans le fruit, déplore Aujourd’hui, toujours à Ouaga : « depuis quatre ans, le pays des hommes intègres fait face à des attaques meurtrières répétées attribuées à plusieurs groupes terroristes dont Ansarul Islam du prédicateur radical Malam Dicko, et au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans et l’organisation État islamique au grand Sahara, chapeauté par Iyad Ag Ghali. Par ailleurs, des spécialistes de la question évoquent la présence de petits groupes locaux. Autant dire une kyrielle de Katibas. »

L’État impuissant ?

Pour Ledjely à Conakry, l’État burkinabé est trop passif face à cette explosion du terrorisme : « Certes, pointe le site guinéen, toutes ces entités, aussi criminelles les unes que les autres, profitant du désœuvrement de la jeunesse et des ressentiments des populations pour les États de la région, ont endoctriné et enrôlé parmi les jeunes locaux. L’identification de l’ennemi est donc rendue plus difficile pour les États et les troupes loyales. Pour autant, relève le site guinéen, l’espèce de résignation que le Burkina Faso oppose aux terroristes est inacceptable. On a trop souvent dénoncé l’apathie et la passivité des autorités du Mali voisin dont le pays est d’ailleurs perçu comme le “ventre mou” de la lutte contre le terrorisme dans la région. Mais à ce rythme, c’est le Burkina Faso de Roch Marc Christian Kaboré qui pourrait récupérer ce surnom peu enviable. […] Le Burkina Faso doit donc renoncer à la démission », s’exclame Ledjely, et se mettre en devoir d’agir. D’abord, parce qu’il est du rôle d’un Etat de garantir sa propre sécurité ainsi que celle des citoyens qui vivent sur son territoire. Ensuite, parce que plus que n’importe quel autre pays de la région, le Burkina a beaucoup à perdre en laissant le terrorisme prendre racine en son sein. C’est en effet l’un des pays les plus touristiques de la région, et il pourrait vite perdre cette belle réputation.”

Quelles solutions ?

Wakat Sera déplore également cette impuissance du Burkina : « Alors qu’elles essayaient de tirer vers elles la couverture de la libération des otages français (en fin de semaine dernière), les autorités burkinabè restent confrontées à la dure réalité des assauts terroristes contre leurs populations […]. À défaut de les enrayer définitivement, il urge de réduire à leur plus simple expression ces attaques terroristes contre le Burkina Faso qui visiblement ne détient pas la solution, malgré la détermination de ses Forces de défense et de sécurité. Le manque de moyens logistiques de l’armée burkinabè et surtout de son service de renseignement contraste ostensiblement avec la puissance de feu et les stratégies affinées des terroristes. Et la force du G5 Sahel qui est toujours à la peine ! »

Et Wakat Sera de s’interroger : « Ne faut-il pas tourner le dos à cet éléphant blanc et renforcer les capacités opérationnelles des armées nationales ? »

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