REVUE DE PRESSE FRANÇAISE À la Une: retour au classique pour le grand oral d’Emmanuel Macron

C’est le seul évènement aujourd’hui à l’agenda du président de la République. Il est certainement marqué en rouge à la case 18h : sa conférence de presse sur les conclusions du grand débat national. La journée d’Emmanuel Macron, nous apprend Le Monde, est donc entièrement dédiée à la préparation de cet exercice, qui est loin d’être son préféré. C’est d’ailleurs la première fois depuis le début de son mandat qu’il accepte de se prêter au jeu.

Retour donc à l’Ancien Monde : aujourd’hui, pas d’allocution, pas de messages sur les réseaux sociaux, mais la bonne veille conférence de presse, à l’ancienne. « Macron renoue ainsi avec la tradition » pour Sud Ouest, il renoue aussi, un peu contraint il faut le dire, avec le dialogue envers les journalistes après « des mois de quasi-divorce » rappelle Le Parisien. Le journal cite un proche du président qui résume : « Les journalistes sont insupportables, mais ils sont incontournables ! »

Sur le fond que peut-on en attendre de la parole présidentielle ?

Et bien symboliquement, « on l’attend toujours comme on attend un oracle » soupire La Voix du Nord. « Notre pays est suspendu à ses lèvres, comme si l’on voulait croire qu’un homme avait le pouvoir, en une intervention, de trouver les solutions ».

Alors certaines de ces solutions annoncées ont déjà fuité dans la presse, après le report du discours d’Emmanuel Macron lundi dernier. « La baisse des impôts pour les classes moyennes, la ré indexation des petites retraites sur l’inflation ou encore la suppression de l’ENA » voilà des mesures qui devraient être « conservées, et précisées » selon CNews.

Mais pour L’Humanité, avant même le grand raout, la messe est dite : « L’illusionniste ne sort jamais du chapeau que le lapin qu’il y a mis » devise le quotidien communiste. Alors faut-il quand même se donner la peine d’allumer le poste de télévision tout à l’heure ?

Bien sûr, répond en creux Le Républicain Lorrain, car l’enjeu est de taille : « le Président doit prouver qu’il a compris la question et qu’il connaît la réponse. Que l’on ne s’y trompe pas : ce soir, c’est le premier jour du reste du mandat d’Emmanuel Macron ».

Prévu pour durer deux heures, le grand oral du grand débat risque fort de déborder du temps réglementaire. Sur le ton de la boutade, Daniel Cohn-Bendit a averti sur LCI les journalistes : « Amenez vos sandwiches parce que ça risque de durer longtemps ».

Voilà une bataille qui dure depuis longtemps, celle autour du cas de Vincent Lambert

Cela fait 6 ans que la famille Lambert se déchire autour du sort de Vincent, 42 ans, tétraplégique plongé dans un état végétatif depuis un accident de la route. La question est lourde. Faut-il ou non le maintenir en vie ? Vincent Lambert est devenu en France le symbole du débat sur la fin de vie. Et hier le Conseil d’État a validé la décision médicale d’interrompre les traitements, pour faire cesser « l’acharnement thérapeutique ».

« Dès l’annonce du verdict, ses parents, opposés à l’arrêt des traitements ont saisi la Cour européenne des droits de l’homme » explique La Croix. Mais pour de nombreux juristes, la demande sera rejetée, l’épilogue est donc peut-être proche. D’autant qu’en 2014, rappelle Libération, « le Conseil d’État avait déjà autorisé l’arrêt des soins du patient, à la suite d’une expertise d’un collège d’experts qui avait jugé que son état végétatif était “irréversible” ».

Autre sujet polémique qui mêle santé et justice : Les hôpitaux de Paris sont accusés d’avoir « fiché des “gilets jaunes” »

C’est Le Canard Enchaîné qui révèle l’affaire. Le journal satirique apporte la preuve de l’existence « d’un fichier qui répertorie les personnes hospitalisées après avoir été blessés lors de manifestations ». Tollé au sein des gilets jaunes, et bien au-delà. Aujourd’hui, rapport le Huffington Post, les hôpitaux de Paris font amende honorable et admettent « un usage inapproprié » du fichier. Car le problème, c’est qu’il regroupe toute une série d’informations, très précises, rassemblées parfois sans l’autorisation du patient. Dans quel but ? Trop tôt pour le dire, mais c’est « une dérive dangereuse » qui « consterne » l’urgentiste Gerald Kierzek interrogé par Marianne. Il parle de « délation » et de « violation du secret médical ». Un gilet jaune hospitalisé le 9 février dernier a d’ailleurs décidé de porter plainte. Et le journal de conclure : « la justice devrait chercher à comprendre. Si elle fait preuve de curiosité… »

Et puis la presse rend ce matin hommage à deux figures qui auront marqué chacune à leur manière la musique, et le cinéma

Les pattes et la banane de Dick Rivers s’affichent aujourd’hui dans les journaux. Le rockeur est décédé hier, le jour de son 74e anniversaire. Hervé Forneri de son vrai nom a passé 50 ans sur scène, cuir sur le dos, raconte Le Point. Le leader des Chats sauvages a grandi dans l’ombre d’autres blousons noirs, comme Johnny ou Eddy Mitchel, mais il a lui aussi accompagné l’essor du rock en France. « Ringard ? Pas du tout, Dick Rivers était dans le cool » c’est l’avis de 20 minutes, qui en fait un Johny Cash à la française. Un dernier hommage pour briser cette image de chanteur ringard qui lui collait aux santiags.

Et puis lui aussi était connu pour sa voix, roque et caverneuse, « une gouaille inoubliable pour un mythe du cinéma et du théâtre français ». Franceinfo brosse le portrait de Jean Pierre Marielle, qui lui aussi s’en est allé. Marielle, c’est « une cinémathèque hexagonale à lui tout seul, incarnant une France populaire ». Il a porté plus d’une centaine de fois ses yeux malicieux à l’écran. On se souviendra notamment de Monsieur Saint Colombe, dans Tous les matins du monde d’Alain Corneau, ou de ses répliques cultes dans les Galettes de Pont Aven de Joël Seria. Comme le dit Ouest France, « le dernier Grand duc du cinéma français a pris son envol ». Dans le film éponyme, il affirmait d’ailleurs que « c’est sur les silences qu’on juge un acteur ». Aujourd’hui Jean-Pierre Marielle a finalement tout dit.

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