Serigne Mbaye Thiam, la carotte et le bâton

Quatre syndicats du G6 ont décidé de suspendre leur mot d’ordre de grève. Serigne Mbaye Thiam, qui a donné la nouvelle samedi, propose la carotte ou le bâton aux récalcitrants.

Le ministre de l’Education nationale a annoncé, ce week-end, lors d’un point de presse, que la crise dans le secteur de l’éducation est sur le point de connaitre un nouveau tournant. ‘’Durant ces dernières heures (samedi), des évolutions positives ont été notées. A l’heure où je vous parle, quatre organisations syndicales sur les six que constituent le groupe des six (G6) nous ont, pour le moment, de façon informelle, informées de leurs décisions de suspendre la grève ; décision qu’elles tiennent des délibérations de leur propre base’’, a affirmé Serigne Mbaye  Thiam. Cette décision est, d’après la tutelle, une réponse favorable à une invite de sa part à lever ou, au moins, suspendre leur mouvement. L’autorité précise même que les leaders du G6 sont en train d’harmoniser et d’évaluer à leur niveau pour voir la conduite à tenir.

Ce qui l’amène à espérer que c’est un début de dénouement. ‘’Depuis 72 heures, au nom du gouvernement, j’ai renoué personnellement le fil du dialogue avec toutes les organisations syndicales avec qui j’ai eu à parler directement ou indirectement. Cinq parmi elles ont répondu à mon invitation et nous avons eu des tête-à-tête’’, a révélé le ministre. Serigne Mbaye Thiam précise que ces rencontres ont eu lieu de jour comme de nuit.

Le ministre, qui se réjouit de cette décision, espère qu’elle va inspirer les deux autres syndicats, pour que le mot d’ordre puisse être suspendu ou levé définitivement.

Partant de cela, Serigne Mbaye Thiam annonce que dès lundi 23 (aujourd’hui), le gouvernement va entamer une concertation avec les parents d’élèves et les enseignants autour du réaménagement du calendrier scolaire et de la reprogrammation des examens et concours. ‘’Nous le voulons toujours dans une démarche de concertation et de consultation des autres partenaires’’, dit-il. Il est même probable, ajoute le ministre, qu’une conférence de presse soit tenue dans l’après-midi, pour annoncer les nouvelles dispositions pour l’année scolaire. Le lendemain mardi 24, ajoute-t-il, les organisations syndicales ayant accepté de suspendre le mot d’ordre pourraient se retrouver avec l’Administration pour commencer la rédaction du protocole d’accord qui va sanctionner l’ensemble des engagements déjà pris par le gouvernement. Le socialiste espère que la rencontre sera  élargie aux deux autres organisations syndicales du G6 qui hésitent encore.

‘’Face à cette situation qui a amené le gouvernement à surseoir, pour le moment, aux mesures qui étaient envisagées, je voudrais appeler les parents d’élèves à jouer leur responsabilité auprès de leurs enfants pour que ces derniers restent en dehors de ce conflit, qu’ils les dissuadent de faire des manifestations dans les rues, afin de se concentrer sur leurs études’’, a invité le ministre. Serigne Mbaye Thiam reste persuadé que ces mouvements de grève installent les parents d’élèves dans une situation d’inquiétude, voire d’angoisse. Le même appel a été lancé aux enseignants à suspendre leur mouvement de grève. ‘’Nous les exhortons, dès lundi, à rejoindre les salles de classe pour reprendre les cours et à suivre la voie de leurs camarades’’, lance Serigne Mbaye Thiam.

‘’Il n’est pas envisageable d’être dans une spirale de surenchère’’

Ceux qui feront la sourde oreille peuvent sans doute s’attendre à faite face au pouvoir. En effet, après les annonces, le ministre s’est livré à des menaces explicites. Il a laissé entendre que le gouvernement, à qui incombe la responsabilité d’assurer le droit à l’éducation, n’acceptera pas que l’année scolaire puisse être perdue et que l’on arrive à une année blanche.

Les organisations syndicales, dit-il, sont en train d’harmoniser et d’évaluer à leur niveau pour voir la conduite à tenir. Le groupe des deux syndicats restants du G6 est donc invité à bien réfléchir à la réponse qu’il servira  à l’Etat. ‘’Ce qui est certain, c’est que dans une négociation qui engage un groupe, lorsque nous avons quatre organisations syndicales qui ont décidé de suspendre ou de lever le mot d’ordre de grève, il n’est pas envisageable d’être dans une spirale de surenchère’’, prévient-il. Voulant se faire comprendre davantage, le ministre déclare que ceux qui refusent de rejoindre la table des négociations n’auront pas plus que ce qui sera retenu lors de la signature du protocole d’accord.

Cependant, malgré les mises en garde, l’Etat se dit déterminé à épuiser toutes les ressources de la négociation et du dialogue pour que l’école retrouve sa sérénité.

A noter que l’école sénégalaise connait des perturbations suivies depuis des mois. Les syndicats réclament le respect des accords signés en 2014. A ce jour, le nœud gordien reste les indemnités de logement. Le président Macky Sall propose de porter  l’indemnité  de 60 000 à 85 000 F Cfa. Les enseignants réclament, pour certains, 10 000 F Cfa, pour d’autres, l’alignement sur les autres corps de la Fonction publique.

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