Sonacos et Coud: Comment Aliou Sow et Lat Diop ont été liquidés

En procédant aux nominations pour calmer les ardeurs de ses souteneurs, le Président Macky Sall a réveillé une sourde rivalité entre Fada et Aliou Sow, et pimenté cette guéguerre entre son frère et Lat Diop.

La facture risque d’être salée pour le chef de file des Apéristes. La fracture immense. Macky Sall, pour service rendu au Parti, a dans sa dernière distribution de biscuits et sucettes ouvert des pans. Non pas de contestations, mais de déception. Et c’est le cas pour les nominations aux directions de la Sonacos et du Coud. En choisissant, Modou Diagne Fada comme Directeur général, d’une boite certes agonisante et au bord de la pourriture, il compte, avec le capital expérience de cet ancien libéral, redorer le blason d’une société, naguère fierté de notre économie. Un fleuron qui connait aujourd’hui une véritable descente aux enfers. Mais ce n’est pas seulement cet aspect de la question qui a guidé son choix. Au départ sur sa feuillette, figurait en bonne place le bruyant Dr Aliou Sow, qui a sué plus que les « Apéristes » pour la réélection du Président Sall. Il était sur tous les plateaux, défendant, polémiquant, s’énervant, le tout pour montrer son attachement à son leader qui, aujourd’hui, a plutôt l’œil rivé vers la Patrie. Sa non-nomination reste encore une surprise car des sources indiquent que ce poste lui était « promis » à la veille de la campagne, « en cas de victoire. » Et il est clair que deux jeunes dont l’un a couvé l’autre un bon moment à l’époque de Wade, que l’un ne voie mal sa mise à l’écart. La rivalité légendaire entre Modou Diagne Fada et Aliou n’est pas prête de s’estomper. Voilà deux jeunes cadres que tout oppose sauf la transhumance déguisée.

Lat Diop préféré à Ablaye Sow

Dans l’autre registre de cette décision présidentielle, figure le cas Lat Diop. Le directeur de la coopération internationale broie encore du noir. Ce, après la nomination de Néné Fatoumata Tall au département de la jeunesse, pourtant ministère qu’il devait gérer, en tout cas dans le premier casting présidentiel. Il était déjà dans la peau d’un ministre. Un ministre du département de Guédiawaye toujours laissé en rade dans les nominations. Hélas, l’espoir s’est vite estompé à la lecture des membres du Gouvernement. Sans passer par quatre chemins, ses adversaires ont vu la main d’Aliou Sall, maire de Guédiawaye et frère du Président Sall. Les relations délétères entre les deux, ont failli faire perdre le département au camp présidentiel. Les mauvaises langues disent que le choix d’un ministre de la jeunesse « sans le Bac » est une épice pour écœurer Lat Diop. Il est vrai qu’entre le ministre de la Jeunesse et Lat Diop, il n’y a pas photo. Ni en termes de capacité de mobilisation ni en termes de bagages intellectuels. Seulement, là, comme le sang appelle le sang, l’ennemi juré du maire Aliou Sall en a fait les frais. Son attitude caractérielle que beaucoup de militants ont déplorée, ne lui a pas arrangé les choses. Un comportement à rectifier. Pour le choix d’Ablaye Sow au Coud, Macky Sall a pris sa calculette. Brillant cadre et talentueux négociateur, son profil colle bien pour cogiter avec une population estudiantine naturellement effervescente. Et comme avec son frère, son électorat est sécurisé dans le département, il court tout droit à Kaffrine pour assommer le parti socialiste. A Ablaye Sow qui, par enchantement a perdu son surnom, militant dans cette région, avec sa casquette de fédéral au football, il lui confie la vache laitière de l’université Cheikh Anta Diop. Une station qui pourvoie beaucoup de postes politiques pour l’entretien du personnel militant. Abdoulaye Wilane est ainsi averti en direction des locales. De même que Tanor Dieng qui regarde, les mains liées, la déstructuration de ce qui reste de son parti.

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